Au pays de la lavande

De juin à juillet on peut observer un spectacle où des bouquets de lavande dansent au rythme du vent à perte de vue donnant l’aspect d’un océan mauve. C’est en Provence entre les vallées de Durance et Asse au sud-ouest de Dignes les Bains que vous trouverez ce lieu magnifique. Le plateau de Valensole est un territoire en Haute Provence de plus de 800 km2 où la culture de la lavande et des céréales sont grandement appréciés des vacanciers et des habitants de la région venant pour se balader, apprécier le paysage et profiter de l’air doucement parfumé qui embaume les lieux en période de floraison.

Lavande ou Lavandin?

Souvent le lavandin se cache sous l’appellation de ‘lavande’ notamment lorsque la plante est commercialisée, car le lavandin est plus facile à produire et offre un très bon rendement mais son parfum est bien moins subtil que celui de la vraie lavande. Vérifiez toujours ce qui se cache sous le nom de ‘Lavande’ avant d’acquérir un produit cosmétique ou un parfum ! Pour se faire, il faut se plonger un peu dans la botanique et savoir reconnaître les noms latins de ces deux plantes pour les distinguer.

La vraie lavande

La vraie lavande est nommée Lavandula angustifolia, elle pousse au delà de 800 mètres d’altitude dans les zones sèches et caillouteuses. Elle apprécie les sols calcaires et supporte bien le froid lorsque le sol est très drainé. On la connaît aussi sous le nom de ‘lavande fine’ car son parfum délicat et très floral est utilisé par tous les grands parfumeurs. Il faut plus de 100 kg de fleurs pour obtenir un seul litre d’huile essentielle.
On reconnaît cette lavande à ses feuilles étroites et à son épis floral fin et unique sur la tige. Cette plante se reproduit à l’état naturel par semis spontanés. De nombreux cultivars ont été créés à partir de cette espèce botanique, sélectionnés soit pour leur parfum, pour leur tenue en bouquet, voire pour la couleur de leurs épis.

Le lavandin, un hybride

La lavande aspic, de son nom latin Lavandula latifolia, est une autre espèce reconnaissable à ses feuilles larges, à sa haute taille et à son odeur camphrée. Elle pousse à basse altitude jusqu’à 600 m maximum. Très ramifiée, elle présente de nombreuses tiges portant plusieurs épis de petites tailles.

Voici donc notre fameux lavandin, hybride entre les deux espèces botaniques précédentes ! Il s’agit d’une hybridation naturelle connue sous le nom latin de Lavandula x intermedia. Elle ne peut être multipliée que par bouturage et a pour avantage d’être très productive. Le lavandin pousse très bien dans la zone intermédiaire aux deux cultures précédentes c’est à dire entre 200 et 800 m d’altitude. Son parfum est nettement moins subtil que celui de la lavande fine, il est donc rarement utilisé par les grands parfumeurs et sert plutôt dans le domaine industriel pour la confection de sachets de lavande mais aussi pour parfumer les produits ménagers. Il suffit de 40 kg de lavandin pour réaliser un litre d’huile essentielle, ce qui lui confère un rendement bien supérieur à celui de Lavandula angustifolia et donc un prix bien plus bas.

Apprenez à vérifier le nom botanique de la plante utilisée sur les produits cosmétiques afin d’éviter les confusion et les appellations frauduleuses qui ne sont malheureusement pas si rares !


Les bienfaits de la Lavande

La lavande parfume et elle soigne, une plante aux mille vertus Sous forme de fleurs fraîches ou séchées puis d’huile essentielle, elle a toujours servi à soigner les hommes mais aussi les animaux pour ses nombreuses propriétés médicinales.


La lavande possède des propriétés apaisantes, cicatrisantes et antiseptiques alors que le lavandin, qui contient du camphre est reconnu pour ses propriétés décontractantes, cicatrisantes mais aussi tonifiantes, d’où le dicton « Lavandin le matin, lavande le soir ».


La lavande est utilisé en phytothérapie sous forme d’infusion pour favoriser la digestion et un sommeil calme : une bonne cuillerée à café de fleurs pour une tasse d’eau bouillante à laisser infuser une dizaine de minutes.

Contre les insomnies, trois ou quatre goutte sur l’oreiller ou sur un mouchoir favoriseront un bon sommeil.
En fumigation, elle est appropriée pour les affections de la gorge et des bronches, pour soulager un gros rhume ou une sinusite, deux à trois gouttes d’essence de lavande seront ajoutées à l’eau dans l’inhalateur.
A défaut, respirer quelques gouttes d’huile essentielle de lavande déposées sur un mouchoir.
Pour les maux de gorge, prendre trois gouttes additionnées à une cuillerée de miel.
Elle est efficace contre les vers intestinaux des enfants, une goutte avec un peu de miel pendant trois jours
Une goutte appliquée en massage sur les tempes soulagera les maux de tête.
Elle a également une action antivenimeuse sur les morsures de vipères.
Elle calme les piqûres d’abeilles ainsi que les brûlures légères, les coups de soleil en appliquant une ou deux gouttes en massages légers.
Une goutte de lavande derrière chaque oreille pour se préserver des poux, sinon à gouttes réparties sur la chevelure.
On dit qu’elle fortifie les cheveux et quelques gouttes de lavande en massage sur le cuir chevelu aideraient à limiter la chute.

En usage externe, l’huile essentielle de lavande est utilisée pour laver et panser les plaies et les brûlures. Les coupeurs à la faucille frottaient directement des fleurs sur la plaie!
Additionnées à une cuillerée à café d’huile d’amande douce, 2 à 3 gouttes d’huile essentielle de lavande permettront un massage relaxant.
Pour la préparation d’une huile de massage, ajouter 5ml de lavandin à 100ml d’huile d’amande douce, elle servira à soulager crampes, contusions, luxations, ou courbatures et calmera les douleurs articulaires ou rhumatismales
Enfin pour un bain relaxant, comme au temps de la Rome antique,4 à 5 gouttes d’huile essentielle de lavande diluées dans un peu de savon liquide seront ajoutées à l’eau du bain.

Comme on l’entend souvent des anciens,  » la lavande c’est bon pour tout! ». Sous forme d’essence ou de fleurs, il est toujours bon d’en avoir chez soi.
(Source bienfaits de la lavande : Lavandes par Brigitte Ehrohlt)